/ HAS MAGAZINE
L’ère des sanglots
Lin Xiang Xiong
Président GCACS

Partie 1

Dans le monde des insectes, les communautés de lucioles sont anodines et insignifiantes, imperceptibles dans l’herbe.

Sur Terre, des millions d’espèces cohabitent; vivant et mourant ensemble, répétant ce cycle à l’infini. Dans les vastes régions sauvages, la diversité et la complémentarité inhérentes à tous les êtres de la création – les oiseaux et les animaux des forêts, les eaux reptiliennes – bien qu’exhibant leur brutalité pour leur survie, composent dans la splendeur de la nature une symphonie d’harmonieuse coexistence.

Partie 2

Les êtres humains, en tant qu’être intelligents d’une même espèce, possèdent la culture et la sagesse leur permettant de construire un foyer doux et paisible au sein du village. Ils y sont plus à l’abri que dans les profondeurs des montagnes et forêts, où les bêtes sauvages et féroces de la jungle s’étripent et s’entretuent, suivant la redoutable et terrifiante « loi de la jungle ».

En observant l’Histoire objectivement, nous nous apercevons que les êtres humains sont bien moins proches des animaux de la forêt que ce que nous avions pu croire. Bien qu’il n’y ait qu’une espèce humaine, les sociétés, les cultures et la géographie nous ont rendus différents. Les sociétés humaines se sont déclarées des guerres sanguinaires au nom de l’expansion politique, de la domination territoriale, du pillage de ressources, ou de l’annexion et colonisation d’autres peuples et pays dans le seul but de s’enrichir.

Partie 3

Le XXIe siècle apparaît comme une époque favorable à l’humanité. Bientôt, les télécommunications, le commerce électronique, la recherche et le développement intelligents auront complètement bouleversé mille ans de schémas de fonctionnement, transformant complètement le développement économique et comblant la distance qui séparait les humains.
Avec le Big Data et l’informatique en nuage (cloud), l’humanité devient transparente ! Face à ces innovations technologiques, le genre humain réalise progressivement combien il est petit; aussi petit qu’un grain de poussière. Les lucioles aussi sont minuscules, mais quand elles forment un essaim la nuit, elles irradient une lumière qui éclaire la terre noire !

L’humanité est une bien petite chose à l’échelle de l’Univers et de la Terre, mais si nous parvenons à comprendre le pouvoir de la solidarité et apprenons à travailler ensemble face aux catastrophes naturelles, nous pourrons les surmonter.

Partie 4

L’épidémie de pneumonie coronarienne COVID-19 de 2020 a éclaté en Chine à Wuhan, (nous ne savons pas exactement d’où elle provient) et s’est répandue dans la province de Hubei ainsi qu’à travers la Chine et le monde, provoquant une catastrophe sanitaire à l’échelle planétaire.

Du fait de la transmission du virus qui se fait d’humain à humain, les individus ont été contraints de s’isoler. En conséquence, plusieurs centaines de millions de personnes se sont retrouvées seules, entre quatre murs, sans pouvoir communiquer avec d’autres.

Des rues jadis très passantes sont aujourd’hui vides et désertes.

Alors que nous nous saluions auparavant d’une poignée de main et d’une chaleureuse accolade, désormais nous ne nous faisons que signe de la tête, à distance.

Un virus coronarien a mis l’humanité entière à genoux; nul n’ose opposer de résistance, chacun écoute ce qu’on lui dit! L’humanité se sent petite à nouveau, aussi infime qu’un grain de sable de rivière. Quand les êtres humains s’unissent, ils ne sont qu’une plage de sable regardant la Terre depuis l’Univers.

La nature est cruelle. Elle traite les êtres en chiens de paille sacrificiels. Lorsque nous méditons sur les vicissitudes et le désarroi du monde des hommes et que nous portons notre regard sur le XXIe siècle (SARS, Influenza, Ebola, H1N1, jusqu’à l’actuelle pneumonie coronarienne…), nous nous apercevons que chacun de ces virus a suscité, l’un après l’autre, la peur et l’angoisse chez les êtres humains qui se sont retrouvés comme confrontés à un puissant ennemi dans une guerre sans merci. Ces maladies révèlent combien l’esprit et l’insignifiance de l’Homme sont grands.

Partie 5

La plupart des catastrophes sur Terre sont causées par l’humain. Les incendies qui ont ravagé l’Australie pendant six mois ont causé la déforestation de plus de 11 millions d’hectares et la mort de plus d’un milliard d’animaux. L’année dernière, d’importantes inondations aux Etats Unis ont provoqué d’immenses dégâts matériels et écologiques. Cette année, une grippe inattendue provoque d’incalculables pertes humaines, sociales et économiques. La propagation soudaine de la pandémie ayant causé de lourdes pertes humaines même aux plus puissantes nations de la Terre.

Partie 6

La pandémie représente désormais un enjeu de santé publique à l’échelle planétaire. En conséquence, il revient à l’humanité entière de s’unir afin de faire face à la maladie! Inondations, incendies et virus sont des catastrophes naturelles, mais il semblerait de plus en plus que la cause sous-jacente soit la main de l’homme! Si les humains comprenaient l’interdépendance intrinsèque à la nature, il ne polluerait pas l’atmosphère au profit d’un gain matériel éphémère ou de quelconques intérêts individuels ou nationaux. C’est le changement climatique, le dérèglement du monde naturel, qui a créé un « désordre » dans les lois de la nature, menant à une succession fréquente et destructrice d’inondations, incendies et autres catastrophes.

Partie 7

Lorsque l’humanité cède à la cupidité et s’adonne librement à la perturbation de l’équilibre écologique, l’on voit émerger virus et bactéries nées du dérèglement des lois naturelles, attaquant les êtres humains et semant la panique dans le monde. L’humanité a déjà affronté des milliers d’années de maladies et de fléaux, et bien qu’elle ait été lourdement touchée, elle ne s’est heureusement pas encore éteinte. L’endiguement et l’élimination des vagues de maladies graves survenues depuis le début du siècle, n’ont été possibles que par l’union des forces des sociétés humaines. Or, nous savons aujourd’hui que les glaces de l’Arctique et de l’Antarctique sont en train de fondre. Plus inquiétant encore, les virus anciens, dormant depuis des décennies, menacent de s’éveiller avec le dégel du pergélisol! L’humain saura-t-il faire face à ces virus ressuscités? La convention mondiale des Accords de Paris a renforcé la vigilance et l’urgence nécessaires à une politique engagée pour la préservation du climat afin de lutter notamment contre le réchauffement de l’Arctique et l’Antarctique.

Partie 8


Le monde pleure, mais l’humanité n’en sortira que plus forte et courageuse afin de tout affronter et changer pour le mieux ; « l’humanité triomphera » !

« L’ère des sanglots » est originellement écrit en chinois.

Président de la Global Chinese Arts & Culture Society, chercheur à l’Académie Nationale des Arts de Chine, professeur invité à l’École des Arts de l’Université de Pékin, président d’honneur de Mémoire de l’Avenir. Le professeur Lin Xiang Xiong, artiste, entrepreneur et philanthrope, est un citoyen de Singapour. Né en 1945 dans la province chinoise de Guangdong, il s’est installé à Nanyang en 1956. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Académie des Arts de Singapour entre 1965 et 1968 et à Paris entre 1971 et 1973. Il a organisé sept expositions personnelles à Singapour et en Thaïlande (1968-1988). En 1990, 1994 et 2013, il a été invité et soutenu par le ministère de la culture de la République populaire de Chine pour organiser des expositions individuelles à Pékin, Shanghai, Xi’an, Zhengzhou, entre autres villes.

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JUIN 2020
L'auteur

Président de la Global Chinese Arts & Culture Society, chercheur à l’Académie Nationale des Arts de Chine, professeur invité à l’École des Arts de l’Université de Pékin, président d’honneur de Mémoire de l’Avenir. Le professeur Lin Xiang Xiong, artiste, entrepreneur et philanthrope, est un citoyen de Singapour. Né en 1945 dans la province chinoise de Guangdong, il s’est installé à Nanyang en 1956. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Académie des Arts de Singapour entre 1965 et 1968 et à Paris entre 1971 et 1973. Il a organisé sept expositions personnelles à Singapour et en Thaïlande (1968-1988). En 1990, 1994 et 2013, il a été invité et soutenu par le ministère de la culture de la République populaire de Chine pour organiser des expositions individuelles à Pékin, Shanghai, Xi’an, Zhengzhou, entre autres villes.

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